Réseaux sociaux : le préposé s'inquiète
Le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence de la Confédération vient de publier son 16ème rapport d’activité, dans lequel il s’inquiète des dangers liés à l’utilisation des réseaux sociaux comme Facebook et de la législation en vigueur, qui n’a pas été prévue pour une telle situation.
Face à l’émergence de ce phénomène, la protection des données doit relever de nouveaux défis. La législation en la matière visait initialement à protéger les données personnelles contre tout traitement illicite ou disproportionné par l’État, puis, par l’économie. Deux aspects fondamentalement nouveaux doivent être relevés à cet égard :
- Ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui enregistrent les informations personnelles en question dans les profils Internet et qui donnent donc ainsi leur propre consentement.
- Les particuliers sont ainsi en mesure d’accéder aisément aux données personnelles d’autres particuliers, ce qui peut engendrer des risques.
(pages 115-116 du rapport)
Il ne s’agit pas de culpabiliser les utilisateurs, mais de les sensibiliser. Parmi les risques potentiels évoqués, la pérennité des informations sur le net :
La mémoire d’Internet est infaillible: les profils d’utilisateurs peuvent être téléchargés et enregistrés par d’autres utilisateurs, ce qui voue pratiquement à l’échec toute tentative d’effacer le profi l d’origine, puisque les données sont ainsi conservées.
Autre sujet non négligeable d’inquiétude, que font les fournisseurs de réseaux sociaux avec les données qu’ils récoltent :
Beaucoup de fournisseurs de SRS ne précisent pas ce qu’ils font des données. Une chose est néanmoins certaine : ajoutées aux métadonnées, les données personnelles sont susceptibles de livrer des profils de la personnalité détaillés, dont la vente peut engendrer de juteux bénéfices.
Il est réjouissant de voir que les autorités sont conscientes de cette problématique et proposent des recommandations.