Ces interventions nous démontrent, chiffres à l’appui, quelques vérités à contre-courant, par exemple :
depuis 1970, les estimations des géologues pétroliers de la quantité de pétrole à disposition de l’humanité sont stables et se trouvent dans une fourchette de 2000 à 3000 milliards de
barils au total. Le montant de 3000 milliards est très optimiste. Nous en avons déjà consommé environ 1070 milliards ;
les industriels pétroliers s’accordent pour dire que le
pic de production du pétrole sera atteint entre 2010 et 2030, plus vraisemblablement autour de 2015. La date de 2030 est très improbable. En tout état de cause, une baisse de production aura lieu, tôt ou tard ;
la diminution des émissions de carbone, qui aura lieu au plus tard lorsque la production de pétrole diminuera, ne nous augure rien de bon (voir l’
équation de Kaya). Il est temps d’agir drastiquement si l’on veut éviter la récession ou la diminution massive de la population ;
la contribution des énergies renouvelables (biomasse, hydroélectricité, éolien, solaire, etc.) ne permettra pas de compenser les économies d’énergies fossiles ;
l’énergie est très bon marché : elle ne coûte pratiquement rien. Son prix réel a dégringolé ; en occident, il a été divisé par 20 à 30 depuis un siècle.
Sceptique, j’ai voulu vérifier cette dernière information pour la Suisse. Le graphique ci-dessous montre que ce constat est également vrai. Le prix de l’essence a bel et bien chuté entre 1970 (les
statistiques disponibles ne remontent pas plus loin) et 2008, si l’on tient compte du renchérissement et des salaires réels (pouvoir d’achat). Pour ce qui est du fioul domestique, c’est également le cas, malgré la forte augmentation en 2008 du prix de litre à la pompe.