Innovation numérique et responsabilité

Nos autorités jouent aux apprentis sorciers en matière de cybersécurité avec leur enthousiasme naïf face à l’innovation dans le domaine du numérique. C’est aussi l’avis de Suzette Sandoz.
Innovation numérique et responsabilité

Déclaration très lucide de Suzette Sandoz dans l’émission “Les beaux parleurs” d’aujourd’hui,1 sur la 1ère de la RTS, au sujet du manque de responsabilité de nos autorités et régies fédérales en matière de sécurité informatique :

(…) Mais comme par hasard, quand il s’agit du domaine des nouvelles technologies, le principe de précaution est mis totalement aux oubliettes, et là il y a quelque chose de très préoccupant. (…) Il y a une irresponsabilité générale de l’enthousiasme pour les nouvelles technologies.

Il est vrai que nos autorités semblent jouer aux apprentis sorciers.

Un peu plus loin, Mme Sandoz insiste sur l’importance d’enseigner combien les précautions sont nécessaires pour limiter les risques d’une numérisation irréfléchie, comme je l’écrivais dans ma conférence du 2 février 2019 sur l’ enseignement de la science informatique :

Mais quand est-ce qu’on enseigne à l’école, puisque maintenant on insiste beaucoup sur la formation à l’école de façon à pouvoir utiliser les technologies, est-ce que l’on leur enseigne le principe de précaution ? En même temps, ça me paraîtrait essentiel.

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E-voting en Suisse : un risque pour la démocratie

La récente polémique sur le code source de la solution de vote électronique proposée par La Poste met en lumière les risques pour la démocratie ainsi que le manque de vision des autorités politiques de Suisse.
E-voting en Suisse : un risque pour la démocratie

Face aux critiques d’experts internationalement reconnus dans le domaine de la sécurité informatique sur l’insuffisance du logiciel de vote électronique, La Poste et l’entreprise Scytl ont choisi de jouer le jeu de la censure, plutôt que celui de la transparence, en interdisant la publication du code source de la solution.

Dans un premier temps, La Poste a publié le code source de façon ouverte et lancé un test d’intrusion public, à la satisfaction des experts de la cyber-sécurité. Certains se sont toutefois étonnés des réactions agacées de La Poste face à leurs critiques sur des aspects discutables du code source. D’autres, comme le magazine indépendant Republik, pointent le manque d’instructions sur la façon de mettre en service et de faire communiquer entre eux les différents composants du système, condition pourtant indispensable pour respecter l’ Ordonnance de la Chancellerie fédérale sur le vote électronique.

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